SOUVENIRS LATENTES

Souvenirs Latents interroge la mémoire dans toute sa fluidité, sa fragilité et sa capacité à se réinventer. Entre persistance et transformation, elle échappe à la linéarité pour se recomposer sous des formes multiples—visions fugaces, impressions altérées, bribes recomposées par l’imaginaire. L’exposition réunit six artistes qui, à travers leurs médiums respectifs, explorent ces mécanismes insaisissables, tissant un dialogue où la perception oscille entre le tangible et l’évanescent.

Pan Chaoqun et Gabe capturent des instants suspendus, où la photographie devient un réceptacle de la mémoire, capable d’évoquer aussi bien la précision d’un moment figé que l’érosion du souvenir avec le temps. Leurs images résonnent comme des échos lointains, où la lumière et la composition insufflent une charge émotionnelle à ces fragments du réel.

Cathy Dode et Fabiana Peña, quant à elles, naviguent entre figuration et abstraction pour matérialiser les souvenirs sous des formes fluctuantes. À travers leurs œuvres, elles transforment des réminiscences personnelles et collectives en compositions évocatrices, où l’intime rejoint l’universel. Leur travail s’inscrit dans une quête de traduction du souvenir, non comme une reproduction fidèle, mais comme une sensation en constante évolution.

Les peintures abstraites d’Illia Siutkin vibrent d’une intensité émotionnelle qui transcende la représentation. Par des gestes picturaux expressifs et une palette chromatique puissante, il capture l’essence de souvenirs diffuses, évoquant la persistance des émotions au-delà de l’image.

Enfin, les compositions surréalistes de Sakura Idemoto brouillent les repères entre le réel et l’imaginaire, entre le visible et l’inconscient. Ses œuvres invitent à une exploration des territoires flous du rêve, où la mémoire se déconstruit et se réinvente à travers des narrations énigmatiques.

À travers ces différentes approches, l’exposition Souvenirs Latents esquisse une cartographie de la mémoire fragmentée et mouvante. Les œuvres dialoguent dans un espace où le passé ne cesse de se métamorphoser, où le ressenti l’emporte sur la précision, et où chaque image, chaque forme, chaque texture devient le reflet d’une mémoire en perpétuelle réinvention.

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